Nous sommes de plus en plus nombreux à ressentir le manque de repères, le manque de sens! Or, jamais nous n’avons eu accès à autant d’informations et de possibilités de formations! Jamais il n’y a eu dans nos régions autant de psychologues, coachs, conseillers, thérapeutes… pour nous accompagner! Sans compter que depuis quelques années, il n’est même plus nécessaire de nous déplacer! Une question à l’ami Google et les réponses fusent de partout! Articles, conférences, formations, coaching, thérapies… nous sont offerts en ligne! Bien calé au fond de notre divan, nous trouvons un flot de réponses – souvent contradictoires – pour chacune de nos questions.
Sans repères, nous sommes noyés dans un flot d’informations contradictoires
Face à cette surabondance d’offres d’aide et d’accompagnement, on constate que la consommation d’antidépresseurs, d’anxiolytiques et autres substances ne cesse d’augmenter. De plus en plus de gens ont perdu le petit quelque chose qui donne du goût à la vie, la spontanéité source de petits moments de joie et de bonheur! Et parmi eux, nombreux sont ceux qui ont fait de longues démarches de développement personnel! Ils n’ont pas lésiné sur les moyens pour “avancer” et trouver leur être profond et “le chemin” du bonheur!
Quant à ceux qui n’ont pas cherché, ils sont de toutes façons assaillis d’informations qu’ils n’ont pas demandées. Que ce soit dans les discussions entre amis, en famille, dans les émissions télévisées et même dans les slogans publicitaires, on nous dit ce que nous devons être, ce que nous devons faire, penser, dire, ressentir…
Dépasse tes limites et oublie les repères conventionnels
“Think different! Impossible is nothing! You can! Just do it! Qui peut te battre? A fond la forme! Sois mieux chaque jour. La perfection au masculin. Tes envies prennent vie! Se réinventer chaque jour! Parce que tu le veux bien! Hurle de plaisir….” sont des slogans publicitaires qui façonnent notre image de la vie et de nous-mêmes.
Rien n’est impossible, il suffit de le vouloir. Si tu n’y arrives pas, si tu tombes malade, c’est parce que quelque chose n’est pas juste en toi. Tu ne penses pas bien.
Tu cries sur ton enfant ou sur ton conjoint, tu n’arrives pas à être serein, tu en veux aux autres, aux politiques, au monde…. Ce n’est pas l’extérieur qui est responsable de ta colère. Ta colère t’appartient. Elle parle d’un de tes besoins, et sans doute même d’un besoin qui n’a pas été satisfait dans ton enfance. Cherche en toi la raison de ta colère.
L’idéal surdimensionné
Ces injonctions entendues à longueur de journées fatiguent! C’est le moins qu’on puisse dire! Nous sommes sans cesse confrontés à l’image de la personne idéale que nous devrions être! Nous ne sommes jamais à la hauteur! Honteux et sous pression, nous devenons aigris, agressifs et pour diminuer la pression, nous imposons parfois cet idéal à nos proches.
Exemple: l’idéal de bon parent
“Je ne suis pas la mère calme, attentive et bienveillante que je devrais être mais mon fils n’est pas l’enfant idéal promis aux futurs parents qui suivent toutes les instructions pour être de bons parents. Et toi, son père, tu vois comme tu lui parles”.
Le regard des passants lorsque, par exemple, un parent doit gérer une crise avec l’enfant en dit parfois très long! Mais il y a aussi les insinuations et les reproches explicites des parents, amis, collègues… qui nous font sentir à quel point nous sommes encore loin de la personne que nous devrions être.
En questionnant Google, on trouve des informations sur l’éducation bienveillante et aussi bon nombre de formations payantes! Pour comprendre en quoi la colère de notre enfant nous touche, nous apprenons qu’il est bon de retrouver le besoin non satisfait non seulement aujourd’hui, mais aussi dans notre enfance.
Et si ce dont le parent dépassé par ses enfants avait le plus besoin, c’était de repères clairs pour savoir par exemple “Quand et comment dire non à son enfant?”. Une bonne base simple, solide, permet à chacun d’être créatif et de trouver sa manière d’être et d’agir, avec sa personnalité, ses différences. A force d’imposer un modèle stéréotypé des parents bienveillants, ne maltraite-t-on pas les parents? En les maltraitant de la sorte, n’obtient-on pas l’effet inverse de celui attendu: des parents stressés qui, sous l’effet du stress, perdent leurs moyens?
Sans repères, nous sommes manipulables
Nous sommes tous devenus une ressource à exploiter! Plus que notre bien-être, c’est souvent notre portefeuille qui est visé. Les informations contradictoires nous font douter de nos propres repères… et sans eux, nous devenons très manipulables, nous sommes des proies faciles pour les maîtres de tout ordre!
Si vous avez des valeurs un peu trop humanistes, on vous traite de bigot! Vous devez vous libérer de votre culpabilité judéo-chrétienne et apprendre à jouir du temps présent et des plaisirs de la vie.
Et quand les images idéales imposées de toutes parts vous mettent à genoux, c’est alors un autre type de discours qui intervient: “Tu dois apprendre à t’accepter et à t’aimer comme tu es, à ne pas dépendre du regard de l’autre, à trouver la confiance en toi, à t’affirmer… ” Sois zen! La pleine conscience, la méditation, la sophro, ou une thérapie… pourrait t’aider! Demande de l’aide”
Une industrie florissante
L’humain qui a perdu ses repères et qui se cherche alimente une industrie qui prospère! De plus en plus de personnes font du soutien psychologique un métier qui rapporte!
Comment éviter le paradoxe? Vous recevez un client qui s’interroge par exemple sur sa qualité de parent ou sur sa manière de communiquer avec son conjoint. Il aimerait progresser pour devenir plus serein. Si vous êtes trop efficace et si vous apportez en une séance les repères nécessaires pour qu’il avance de manière autonome, vous ne ferez pas fortune! Vous ne pourrez même sans doute pas vivre de cela. Par contre si vous parvenez à encourager le client à faire un travail en profondeur, à devenir patient (à se laisser guider passivement) vous vous assurez la régularité des séances (2 par semaine, par mois… par exemple) pendant quelques mois voire quelques années… Un seul client vous garantit ainsi un revenu fixe par mois.
Dans de telles conditions on comprend la peur des “psys” et autres conseillers de certains. Elle est légitime pour ceux qui ont vu un proche perdre tous ses repères en thérapie. Comment pouvoir se faire aider sans se faire exploiter? Comment choisir nos conseillers?
L’efficacité des repères clairs
Ce dont nous avons le plus besoin pour retrouver la confiance en nous, pour oser nous affirmer, pour penser par nous-mêmes, c’est de repères clairs, pragmatiques sur l’humain. Votre conseiller ou psy est-il clair? Fixe-t-il des objectifs clairs? Répond-il à votre demande ou l’étend-il?
Et vous, dans vos dialogues intérieurs ou avec vos proches, quels sont vos repères? Une image idéale surdimensionnée de l’humain? Une priorité absolue aux besoins, envies, à l’instinct? Ou une conscience de la réalité, de votre réalité, de celle des autres et du monde dans lequel vous vivez?
Personnellement, j’ai synthétisé et mis à la portée de tous une théorie du développement affectif et social et de l’humain. Quand est-ce qu’on avance? Quand est-ce qu’on recule? Comment peut-on acquérir une maturité affective et sociale. Cet outil me permet de trouver des repères pour faire des choix personnels, dans le couple, la famille, dans l’éducation des enfants, dans les relations de travail.
Je m’inspire aussi de la typologie de Jung qui permet de faire de nos différences non des tares et des défauts à corriger mais des forces et des complémentarités.
Les recherches en psychologie positive sont aussi une bonne source d’informations à structurer pour se donner une image réaliste et claire de la vie, des relations saines, de l’amour, du bonheur.
Et ce sont ces outils, ces clés, que je partage avec vous dans le bilan que je vous propose et dans “Stop à l’ingratitude”
Et vous?
Quels sont les repères dont vous doutez? Comment faire la part des choses pour retrouver des repères qui vous guident dans vos actions au quotidien?
Ne vous dispersez pas trop! Quelle que soit la personne que vous choisissez pour vous accompagner, si besoin, vérifiez qu’elle respecte vos repères, votre histoire, vos différences et qu’elle a un sens aigu de la réalité. Evitez ceux qui renforcent et gonflent l’image de la personne idéale que vous devriez être et qui après, vous disent que vous devez apprendre à vous accepter telles que vous êtes!
Bonne route!