Pas facile de s’entendre entre parents mais aussi avec les familles et les enseignants sur ce qu’il est bon ou pas de faire avec l’enfant. Les tensions et les disputes à propos de l’éducation de l’enfant naissent des conflits de valeurs! Ce qui est important pour l’un ne l’est pas nécessairement pour l’autre… Chacun peut se sentir blessé à un moment ou à un autre par une attitude, une parole, une prise de position qui ne correspondent pas à sa vision de la vie, à ses valeurs. On en arrive parfois à des situations dramatiques: une belle-fille qui refuse que ses enfants voient leur grand-père trop sévère à son goût, un enseignant qui se fait insulter par un parent devant toute sa classe, un enseignant qui stigmatise l’enfant dont la famille n’est pas conforme à son image de la famille idéale…
Quand parents, grands-parents et autres intervenants… cherchent à sortir des disputes à propos de l’éducation
Dans notre culture, nous avons tendance à jouer tous un peu le rôle du psy. Lorsque l’enfant se comporte mal, on cherche à savoir pourquoi… Cette recherche débouche sur “je ne suis pas – tu n’es pas un bon parent” ou “Tu n’es pas un bon enfant”. Tu as un problème qu’il faut soigner. Et c’est là, évidemment le plus grand piège. Se soumettre et soumettre les autres au dictat des images idéales du bon parent, du bon enfant. Les disputes à propos de l’éducation éclatent lorsqu’on se sent impuissant et désarmé face au comportement de l’enfant. C’est comme s’il était naturel qu’un enfant se comporte immédiatement conformément de manière socialement acceptable. Comme s’il suffisait de l’aimer inconditionnellement et de lui vouer un culte sans faille pour en faire un adulte responsable et autonome!
Un enfant heureux
Pour devenir un être humain heureux et trouver sa place dans la société, l’enfant doit apprendre à gérer ses frustrations. Il doit découvrir comment canaliser son énergie, son agressivité et sa créativité. L’enfant doit aussi apprendre à dépasser ses limites pour atteindre un objectif. Et pour que cela soit possible, il faut que les adultes mettent les balises, qu’ils le cadrent! Les disputes à propos de l’éducation doivent déboucher sur la mise en place de règles claires. En effet, ce sont ces dernières qui permettront de sortir de l’idéal et de partir de la réalité de chacun.
Nous sommes dans une société qui fait de l’enfant un dieu pour lequel aucun sacrifice n’est assez grand. De nombreux adultes font beaucoup de reproches à leurs parents et s’efforcent d’agir autrement avec leurs enfants. Ils ne se rendent pas compte des conséquences de ce choix! Une des pages les plus lues du site Réfl’Actions est: “Stop à l’ingratitude des enfants envers leurs parents”. Elle témoigne d’un mal-être qui se généralise chez les parents qui ont tout donné à leurs enfants. Ils sont déçus face à l’agressivité ou à l’apathie des adolescents et des jeunes adultes. Et ce alors qu’ils avaient pourtant tout fait pour les protéger de toute émotion négative.
Il est temps de revoir nos croyances, de retrouver notre place de parents, d’éducateurs. Pour le bonheur des enfants les adultes doivent s’unir autour de valeurs communes. C’est ainsi que nous leur apporterons ce dont ils ont le plus besoin pour s’épanouir. Ils auront la possibilité de rencontrer des adultes qu’ils respectent et qui leur donnent envie de grandir!
Revoir nos croyances
Le savoir change la vie! Nos croyances déterminent nos choix, nos actions. C’est important de les conscientiser et de vérifier leur bien-fondé. S’entendre sur des outils d’interprétation et sur des valeurs permet d’éviter les disputes à propos de l’éducation.
Voici quelques outils très concrets qui peuvent vous aider à vous mettre d’accord sur les grands principes éducatifs et sur certaines petites règles de la vie de tous les jours qui mettent ces principes en oeuvre.
- L’article: Quel bonheur voulez-vous donner à vos enfants?
- “Victimes d’amour: Après tout ce que j’ai fait pour toi” de Marie-Berthe Ranwet
- L’enfant heureux” et “De l’enfant roi à l’enfant tyran” de Didier Pleux
- Un livre récent et à mettre dans toutes les mains: “Névrose psy: les effets de la psychologisation sur les mentalités” Alain Valterio dont voici quelques extraits ci-dessous.
A méditer
« L’enfant ne manque pas de règles. Il manque d’adultes qu’il respecte assez pour les appliquer ».
« Tout le monde sait bien qu’interdire et obliger implique que l’on ne va pas pouvoir éviter d’entrer dans le rapport de force avec l’enfant. La culture thérapeutique laisse sous-entendre qu’il y a toujours mieux à faire : Limiter, informer, motiver, prévenir… Au point que lorsque l’adulte monte le ton, il se sent coupable. »
« L’enfant n’a pas besoin d’adultes qui aiment les enfants. Il a besoin d’adultes qui se soutiennent entre eux. Il a besoin d’adultes qui ne s’adaptent pas à lui. »
« Les troubles psychiques qui font qu’un enfant est envoyé chez le psy proviennent plus souvent de la façon dont on le laisse maltraiter l’adulte que de la façon dont l’adulte le maltraite, comme on semble souvent le penser ».
« J’ai connu des adultes qui étaient à mille lieues d’être des psychologues et qui étaient d’excellents éducateurs. Le malheur des enfants, c’est que le plus grand mal est dit de leurs parents, de leurs éducateurs ou de leurs enseignants par la culture thérapeutique qui a instauré un climat de collaborationnisme où chacun dénonce l’autre »
Extraits de “La névrose psy: les effets de la psychologisation sur les mentalités” d’Alain Valterio, psychanalyste jungien.
L’enfant suscite des disputes à propos de l’éducation… pour mieux régner
C’est sans doute ainsi depuis la nuit des temps. L’enfant cherche spontanément le chemin le plus facile, celui qui le protège le mieux et le plus longtemps de la réalité de la vie! Il comprend très vite qu’il a tout intérêt, du moins dans l’immédiat, de cultiver les tensions entre les adultes qui s’occupent de lui. Il pourra ainsi se blottir dans les “jupes” du plus laxiste! Malheureusement, il est toujours la première victime de ces querelles. Au-delà du bénéfice immédiat qui est d’éviter les tensions, les frustrations, la responsabilité de ses actes… il continue à grandir dans la croyance que tout lui est dû et que tout lui est permis… Il ne se construit pas!
L’accord des adultes le sécurise
Pour qu’un enfant puisse grandir harmonieusement dans le respect de lui-même, des autres et des limites de la vie, il faut qu’il sente que les adultes sont relativement d’accord. Dès qu’il sent un consensus, il se “calme”. Il a une vision plus claire de la vie, des limites, des règles de ce qui est possible pour lui… puisque cette vision est reflétée de manière unanime par les adultes.
Conséquences des disputes à propos de l’éducation
Par contre, s’il sent des failles, il les utilise. Il se pose alors en victime, victime d’un de ses responsables. C’est ainsi qu’il continue de croire en sa toute-puissance. Il revendique ce à quoi il estime avoir droit avec violence. A d’autres moments, sans direction claire, il tombe dans la passivité, l’apathie. Sans repères précis, il vit des peurs qui se manifestent de différentes façons: cauchemars, insomnies, pipis au lit…
Ne laissez pas votre situation se dégrader!
Si votre situation familiale continue à se dégrader, n’attendez pas trop longtemps! A la fin de l’adolescence, il est souvent trop tard!
Offrez-vous un bilan, seul, à deux ou même avec les parents et beaux-parents, avec ou sans l’enfant, pour trouver ensemble vos repères et pour construire, sur base de vos valeurs, la ligne de conduite de parent et de grand-parent qui vous convient. En 2 ou 3 heures, à partir d’un test de caractère qui met en évidence vos différences et les problèmes que cela peut engendrer dans la communication, et à partir d’une grille d’évaluation de l’évolution affective, trouvez les principes fondamentaux sur lesquels vous allez vous montrer d’accord.