Après une rencontre “foudroyante”, ils se sont aimés et ne se sont plus quittés. Et tout à coup, un des deux parle de séparation. Comment en est-on finalement arrivé là?
La passion a duré quelques mois, voire même deux ou trois ans, le temps parfois de mettre au monde un enfant ou plusieurs enfants et de construire une maison. Et puis, petit à petit, sans y prendre garde, une distance s’est créée. Ce sont désormais les habitudes et les tâches quotidiennes qui rythment leur vie. Ils ont repris des activités chacun de leur côté. L’un a renoué des contacts à l’extérieur ou sur les réseaux sociaux… tandis que l’autre, se sentant un peu seul a repris des activités. Bref, ils ne se voient plus guère et d’ailleurs, ils ne cherchent plus vraiment à se voir. La flamme semble éteinte. Mais la vie continue! La famille, les amis, le travail occupent le temps et les semaines pendant des mois, des années parfois.
De la passion à la séparation
Un beau matin, cette petite phrase choc vient tout faire basculer. “Je ne sais plus où j’en suis. Je pense qu’on devrait se séparer quelques temps pour faire le point.” Celui qui la reçoit voit tout à coup l’effondrement de tout ce qu’il a construit! Faut-il vraiment parler de séparation? Est-ce possible de se retrouver en se séparant? Est-ce vraiment une bonne idée? Faut-il accepter de faire souffrir les enfants, d’alerter les parents? La séparation est-elle indispensable pour faire le point? Est-ce possible de repartir d’un bon pied en restant ensemble? Une séparation ne risque-t-elle pas de nous éloigner davantage?
Des discussions sans fin
Les discussions sans fin vont se succèder. Un mot revient sans cesse: séparation. Momentanée, définitive? Chacun met enfin sur la table ses griefs, ses besoins qui n’ont pas été satisfaits. Il y a alors des pleurs, des cris, des excuses parfois, des promesses, des disputes, des restos…. mais malgré tout, ils ne parviennent pas à comprendre ce qui leur arrive! Est-ce qu’ils s’aiment encore? Ne restent-ils pas ensemble pour la maison, les enfants, le confort? Est-ce une bonne raison? Ne se bloquent-ils pas mutuellement dans leur développement personnel? Et finalement, ne serait-ce pas plus simple de vivre chacun chez soi avec les enfants une semaine sur deux et une semaine de liberté retrouvée?
Un regard extérieur
C’est à toutes ces questions que nous tentons de répondre au cours du bilan que je propose aux couples. A partir d’un test de caractère et de la typologie de Jung, nous mettons en évidence les besoins, les richesses et les points faibles de chacun. Sur cette base personnalisée, il est plus facile de voir comment le couple peut être un moteur ou un frein pour l’épanouissement de chacun. Vous trouverez toutes les infos sur ce bilan ICI.
Parallèlement, nous nous interrogeons sur l’amour et sur son inévitable évolution.
De l’amour passion à l’amour qui dure
L’amour passion nous replonge dans la symbiose que nous avons connue lorsque, fœtus et puis bébé, nous étions comblés par notre mère. A cette époque, tous nos besoins étaient satisfaits sans que nous n’ayons rien à demander! C’était facile. Quelqu’un d’autre prenait les décisions difficiles à notre place et se privait, s’il le fallait, pour nous protéger de la dure réalité de la vie. C’est aussi notre maman qui assumait la conséquence de nos actes et réparait nos bêtises.
Quand notre maman a commencé à reprendre un peu de distance et à ne pas répondre trop vite à nos attentes, nous avons constaté que des pleurs, un sourire, une bouderie… la ramenaient vers nous. Nous avons cherché le moyen de l’inciter à se plier en quatre pour nous. Si nous sommes parvenus à développer une attitude ou un comportement qui ont fait d’elle notre dévouée, elle a continué à satisfaire nos besoins et bien plus encore! Et nous reproduisons ces mêmes comportements avec les mêmes intentions dans nos relations et plus particulièrement dans nos relations intimes.
Au début d’une relation amoureuse, nous revivons ce bonheur d’être tout pour l’autre. L’autre est tout pour nous. Sous l’influence des hormones, nous sommes prêts à tout pour être à ses côtés. S’il fait un stage à 400Km, par exemple, nous faisons le déplacement pour profiter de sa pause de quelques heures. Et d’ailleurs, tout ce que nous faisons pour l’autre ne nous demande aucun effort. Au contraire, ce serait ne pas le faire qui nous serait insupportable!
La folie à deux
Avec l’être aimé, certains retrouvent parfois les comportements qui transformaient leur mère en protectrice nourricière toute-puissante. Et ils attendent que, comme elle jadis, leur partenaire les comble!
D’autres par contre vont plutôt retrouver soit leurs comportements de “grande soeur” ou de “grand frère” protecteur et nourricier soir leur manière d’être d’enfant sage qui comble ses parents.
Si l’un cherche à être comblé tandis que l’autre tente de combler, les amoureux entrent alors dans une folie à deux! Ils nient la réalité de leur humanité pour entrer dans une relation dans laquelle un des deux se sacrifie au point de ne plus exister par lui-même. Or combler l’autre est une mission impossible dans la mesure où la frustration fait partie de notre humanité. Les crises de colère se multiplient, chacun exigeant ce qu’il pense être son dû. Les compromis semblent impossibles.
L’attachement est-il suffisant pour éviter la séparation?
Le choc est parfois terrible lorsque la magie de la passion disparaît. Cette crise dans le couple va permettre de vivre l’amour au-delà de la passion.
Toutes les activités et les bons moments passés ensemble ont créé un attachement. C’est ce dernier qui est la base d’une relation de confiance et d’amour profond qui pourra durer dans le temps. Et quand, petit à petit, les hormones s’apaisent, c’est encore l’attachement qui va prendre le relais. Si notre amoureux travaille une semaine à 400km, nous en profitons sans doute pour faire des choses pour nous. Nous attendons et préparons alors son retour avec une joyeuse impatience. Nous acceptons de n’être plus tout pour lui. D’ailleurs, il n’est plus tout pour nous. Cela signifie-t-il pour autant que l’amour est parti? Non bien sûr! Au contraire!
L’amour se transforme. Non seulement nous commençons à réellement aimer cet être que nous avons appris à connaître, mais aussi nous sommes enfin prêts à assumer chacun notre vie en relation avec l’autre. C’est le moment de construire une relation “auberge espagnole” dans laquelle chacun apporte le meilleur de ce qu’il est et de ce qu’il sait faire et dans laquelle chacun peut satisfaire ses besoins et s’épanouir pleinement. Pour y parvenir, il faudra expliciter les règles, se construire chacun sa propre ligne de conduite et travailler ensemble pour quelque chose qui dépasse l’individu. Cela va donc demander des concessions, des efforts d’attention et de conscience de l’autre. Et c’est grâce à ce cadre structuré et clairement défini que les conjoints pourront revivre des moments de passion mais surtout d’intimité et de proximité physique mais aussi émotionnelle et spirituelle.
Cette démarche est également amorcée dans le bilan que je vous propose et dont vous trouverez une explication plus détaillée ICI.
Aimer est un verbe d’action
Si l’on identifie l’amour à la passion, on oublie qu’aimer est une verbe d’action. Aimer l’autre, c’est agir, décider, c’est organiser ces activités que nous faisions de manière spontanée au début de la relation. Vouloir aimer, c’est choisir de faire de l’autre une priorité. C’est lui donner du temps, lui rendre des services, lui dire des mots doux, le complimenter, avoir de petites attentions, le toucher… Et ce qui était plus un besoin de contact et de relation intime au début se transforme en désir de proximité, d’intimité, de partage!
Pour aller plus loin
Pourquoi et comment sortir des disputes à propos des enfants
Le harcèlement est souvent une des raisons invoquées pour justifier la demande de séparation. Le harceleur est souvent mis au masculin. On oublie parfois de dire que certaines femmes peuvent être perverses et peuvent détruire leur conjoint... tout en se plaignant d’être harcelée. Un conjoint qui demande que l’on se donne des règles pour que la vie de tous les jours conviennent à chacun n’harcèle pas. Il tente d’organiser la vie communautaire. Au cours du bilan que je vous propose, un des outils utilisés permet de mieux comprendre ce qui est du harcèlement et ce qui n’en est pas.
J’ai abordé ce thème avec un autre point de vue dans l’article: Je n’ai plus de sentiments, je te quitte.